Cela faisait à présent trois jours que Jack Prince marchait dans la forêt. Si son shunpo lui avait permit d'échapper à ceux qui le cherchaient, il ne lui avait été d'aucune utilité pour s'orienter. Il s'était éloigné de la route et n'avait ensuite pas été capable de la retrouver. De toute façon, rester en dehors des grandes voies de circulation était plus prudent, tant qu'il ne savait pas où il se trouvait.
Mais après trois jours, la faim et la fatigue se faisaient ressentir. Jack sentait ses forces diminuer d'heure en heure, mais continuait à n'avoir pour seul paysage que des arbres touffus. Il s'était mit à la recherche d'un hameau, ou pourquoi pas d'une ville, où il pourrait se restaurer et en apprendre plus sur sa situation. Ceci dit, il craignait que son apparence effraie les autochtones.

En effet, avant de rejoindre ses compagnons, il avait revêtu l'uniforme réglementaire des shinigamis, avec son insigne de lieutenant autour du bras. Il n'aimait pas particulièrement cette tenue, mais avait voulu marquer le coup pour son retour. Il avait donc cette tenue noire et blanche, ainsi que les sandales traditionnelles, qui n'étaient guère pratique pour marcher, trouvait-il. Dans sa ceinture était glissé Yami-no-Hebi, le zanpakuto de son défunt camarade. En forme scellée, l'arme avait l'apparence d'un Tanto (poignard à un tranchant), et ne prenait pas beaucoup de place. Depuis la mort de son propriétaire, le zanpakuto avait conservé la même forme, mais la lame s'était alors félée, lui donnant un aspect usé. Malgré tout, elle conservait un tranchant irréprochable. Dans son dos était accrochée Amaya. Jack trouvait qu'accrocher un long katana à sa ceinture était gênant pour les déplacements, il avait donc fabriqué une bandoulière pour fixer son sabre dans son dos, le rendant tout aussi accessible en cas d'attaque imprévue. Il adorait son zanpakuto. Si l'arme avait l'air d'un katana ordinaire sous sa forme scellée, elle s'avérait être magnifique sous ses formes de shikai et de bankai. La grâce et la beauté de son zanpakuto lui avait par le passé valu de nombreuses railleries, beaucoup jugeant qu'il s'agissait d'une arme trop "féminine" pour un combattant de sa trempe. Cependant, ses techniques étaient si redoutable que les mauvaises langues s'étaient rapidement tues.

Sentir le poids des deux armes redonnait du courage à Jack, qui continuait d'avancer, dans l'espoir de sortir bientôt de la forêt. Un jour auparavant, il avait senti une brise ayant une odeur de sel. Un vent marin. Il avait alors suivi le vent, dans l'espoir de trouver la mer. Il était fort probable qu'une ville côtière s'y trouve. Et ses espoirs grandissaient, car il lui semblait que la forêt se faisait de moins en moins dense. Les arbres étaient en effet plus éloignés les uns des autres. Retrouvant du courage, Jack utilisa son shunpo, mais sur quelques centaines de mètres seulement. Il était épuisé. Après une demi-heure de marche, il arriva enfin à la lisière de la forêt, et contempla la vue. Au loin s'étendait l'océan, magnifique, gigantesque. La forêt dans laquelle il avait erré se trouvait sur un immense plateau, surplombant la plage. Il aperçu une ville portuaire, plus bas. Une pente abrupte conduisait à son salut. Il devrait rester prudent et ne pas glisser, mais la ville était là.

Son estomac le sorti de ses pensées par un gargouillis de rappel. Faim. Il avait faim. Il allait pouvoir manger! Peu importe combien cela lui coûterait, les corvées qu'il devrait accomplir en échange, il allait se faire un festin!
Impatient, il commença à descendre la longue pente menant à la ville. Il imaginait déjà les mets tous plus appétissant les uns que les autres qui l'attendaient, et sentit l'eau lui monter à la bouche. Perdu à nouveau dans ses songes, il ne remarqua pas le rocher qui dépassait du sol. Son pied gauche raccrocha la pierre, et avant qu'il ne s'en rende compte, il bascula en avant. Il tomba la tête la première et roula pour ne pas se faire mal. Mais la pente était abrupte, et il ne parvint pas à s'arrêter. Poussant un long cri, il dévala le chemin menant à la ville, tentant en vain de se raccrocher aux herbes. Il roula encore et encore, sa vitesse s'amplifia et il fut bientôt incapable de réagir, en proie au tournis. Il continua de crier à pleins poumons, comme si cela pouvait ralentir sa course. Cela n'eut pour effet que d'attirer le regard des habitants, qui virent cet homme étrangement vêtu dévaler la colline. La pente était plus douce à l'arrivée, et Jack s'arrêta finalement de tourner. De l'herbe dans les cheveux et les vêtements, de la terre sur le visage, il réussit à s'asseoir, mais dû attendre quelques minutes que le tournis cesse, avant de pouvoir se lever. Il se frotta rapidement le visage, et titubant encore un peu, il pénétra dans la ville comme si de rien n'était, sous les regards éberlués des quelques citadins qui avaient vu son arrivée...particulière.

Cela faisait maintenant plus d'un mois que Kurano avait débarqué dans ce merdier inter-dimensionnel. Un long mois durant lequel il avait eu le temps d'apprendre les cultures de ce pays.
Ayant pris connaissance de la situation auprès d'un groupe se faisant appeler La Confrérie, Kurano s'était laisser entraîner au sein de leur mouvement qu'il pensait être juste, ou tout du moins il s'agissait du seul qui s'oppose à un autre mouvement que pour le coup Kurano ne pouvait pas du tout blairer.

C'est ainsi qu'après un long mois, il reçut de Ran sa première véritable mission en tant que membre de La Confrérie: "Partir à la recherche de nouveaux arrivants; leur exposer la situation et essayer de leur faire rejoindre la cause"

Au final, c'était une mission qui laissait à Kurano le loisir de vagabonder où bon lui semblait, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Décidant de prendre un vrai et bon bol d'air frais, Kurano décida de quitter Volunt et de partir en directions de l’île Volcanique; on y racontait qu'il faisait un climat extra-ordinaire, sauf lorsque le volcan faisait des siennes, mais pour le coup, le feu n'effrayait pas Kurano pour le moins du monde.

Deux jours après son arrivée dans la ville d'Owak, quelqun chose d'inhabituel attira l'attention de Kurano. Un bruit sourd et aigus à la fois se fit entendre à l'entrée du village à coté de laquelle il se tourna, puis quelques secondes plus tard un homme déboula et vint s’aplatir devant l'entrée.

Il était à moitié dans les vapes, mais qui ne l'aurait pas été après une telle débandade. A la vue de son accoutrement, Kurano n'eut aucun doute, ce type n'était pas d'ici.

Lorsque les badauds du coin se dispersèrent, Kurano prit l'initiative de s'approcher de l'homme. Il semblait exténuer, et Kurano pouvait deviner pourquoi; il lui adressa alors la parole.

- Vient par ici mon gars, je t'offre à manger ce soir, et ne tarde pas trop; ton arrivée n'est pas passé inaperçue, il manquerait plus que les curé rappliquent.

Sans même vérifier que l'homme le suive, Kurano s’engouffra dans une ruelle jusqu'à arriver devant une gargote dans lequel se mêlait les gens du bas peuple et où l'on ne croisait jamais ces cinglé en capuche.

Quand l'inconnu s'adressa à Jack, ce dernier fut surprit de voir combien son interlocuteur semblait jeune. Et pourtant, avec le peu de lucidité qu'il lui restait, il pouvait sentir que ce gamin possédait un pouvoir ors norme, bien qu'il ne put en définir la nature. Mais sa force spirituelle n'était en rien semblable à celles des autres passants. La deuxième réflexion qu'il se fit fut que le garçon avait dû se battre ou avoir un accident. Ou alors... était-ce sa coupe de cheveux normale? Il sourit en observant l'anarchie capillaire du jeune homme. Il jeta ensuite un coup d'oeil à ses vêtements. Un tee-shirt blanc et un jogging. Des vêtements du monde réel! Il devait donc encore s'y trouver!

Alors qu'il se disait qu'il était quand même un sacré bonhomme pour avoir deviné tout ça en quelques secondes, son ventre lâcha un gargouillis. Vexé d'être interrompu dans ses pensées, Jack se donna un coup de poing, et se plia aussitôt en deux sous la douleur. Son estomac le faisait souffrir.

Il repensa alors à ce que le jeune homme venait de lui dire. Il avait parlé de lui offrir à manger! Jack remercia intérieurement tous les dieux en lesquels il ne croyait absolument pas, et décida de suivre l'inconnu. Celui ci avait déjà tourné les talons et s'était engagé dans une petite rue. Craignant de perdre de vue celui qui représentait son salut gastronomique, Jack s'empressa de le suivre, non sens garder une main à la ceinture, prêt à dégainer Yami-no-Hebi en cas de coup fourré.

Même si cela pouvait sembler imprudent, il n'était plus en mesure de faire des chichis, il devait manger. Et un homme offrant à manger à un autre ne pouvait qu'être bienfaisant...du moins il l'espérait. Il se souvint que le garçon avait parlé de curés, mais après réflexion, il décida de ne pas s'en soucier, le début de son discours étant le plus intéressant.
Il suivi donc le jeune homme jusqu'à l'entrée d'une taverne. Il hésita devant la porte quelques secondes, puis s'engouffra à l'intérieur.

Quand il pénétra dans la salle principale, plusieurs têtes se tournèrent vers lui. Son uniforme attirait les regards, et il songea qu'il faudrait qu'il s'en débarrasse. De toute façon, il aimait les vêtements plus décontracté. Peut être le gamin en aurait-il à lui refiler? Il le chercha quelques secondes parmi la foule, puis le vis au fond de la salle, affalé sur une banquette, les pieds sur une table. Il avait une attitude nonchalante mais son regard montrait une grande détermination. Ce n'était pas un enfant rebelle à qui on a envie de mettre une claque. Ce gosse avait dû avoir une enfance difficile. Il tira une chaise et s'assit en face de lui. Ils se regardèrent en silence pendant un court moment. Jack avait hâte de pouvoir manger quelque chose, mais il aurait été impoli de quémander. Histoire de rompre le silence, il préféra se présenter. Se courbant légèrement en avant, il déclara:

Je suis le lieutenant de la troisième division du Sereitei, Jack Prince, enchanté.

L'homme avait donc finalement décidé de suivre Kurano jusqu'à l'entrée de la taverne "Le castor". Une nouvelle fois, il l'observa lorsqu'il entra dans cette dernière, son accoutrement ne passaient décidément pas inaperçu. Ils étaient noirs et amples. L'expérience de Kurano lui disait que l'on ne portait pas ce genre de vêtement si ce n'est pour cacher quelque chose; mais Kurano ne s'en préoccupa pas vraiment; s'il y avait bien deux choses qu'un homme faisait passer avant le combat c'était la bouffe et les femmes. Hors l'homme se trouvait être affamé et Kurano avait bien pris soin de ne pas passer devant l'un des bordels de la ville; aucun risque de ce coté là donc.


L'homme finit par se présenter, rapide simple et concis; un style militaire sans aucun doute qui n'était pas pour déplaire à Kurano.
Lorsqu'il se fut présenté; Kurano laissa les paroles de l'homme pénétrer dans son esprit; un lieutenant, il faisait donc bel et bien partie d'une armée; quand à un pays du nom de Sereitei, Kurano n'en avait jamais entendu parler.

Se rendant compte qu'il aurait été impoli de garder plus longtemps le silence, Kurano beugla à travers la salle:

- Tavernier, une spéciale affamé pour mon ami; et pour moi le menu du jour. Apportes nous aussi de la bière.

Kurano se retourna alors vers l'homme puis, se présenta également.

- Je suis Kurano Akeru, hunter de la ßlackList et membre de La Confrérie. En échange de ce repas, je ne te demande qu'une chose, écouter mon histoire. Cela te convient-il ?

Les premières paroles du garçon furent une bénédiction aux oreilles de Jack. A manger! Enfin! Il avait également commandé de la bière, une boisson très en vogue dans le monde réel qui, loin d'être aussi raffinée qu'un bon saké, était cependant délicieuse. L'eau à la bouche, il essaya de ne pas trop montrer son impatience.

Le gosse se présenta comme étant Kurano Akeru, un prénom japonais. Jack en avait connu toute son existence de shinigami, des noms semblables. Ce type devait donc bel et bien venir du monde réel. Cependant l'aspect de la taverne et de la ville ne semblait pas aussi moderne que ce qu'il connaissait des villes japonaises. Les bâtiments semblaient venir d'une autre époque. Le jeune se déclarait comme un "hunter", d'une certaine "BlackList". Jack se dit que cela devait plus ou moins correspondre à son grade au sein d'une division. Vu le regard et l'assurance du gamin, il n'était certainement pas membres d'un club de poterie. Cela dit, il n'avait pas non plus l'apparence d'un soldat dans cette tenue. En se faisant cette remarque, Jack songea qu'il avait passé ces derniers siècles avec des vêtements du monde réel, donc son raisonnement tombait à l'eau. Le gamin avait un regard de tueur, il avait été confronté à la mort, et de près. La troisième information qu'il avait donné à son sujet était qu'il était membre d'une certaine Confrérie. Que cela pouvait-il bien être?

Jack n'eut pas le temps de s'en préoccuper d'avantage, car une serveuse (plutôt mignonne d'ailleurs, il avait l'oeil pour ces choses là), posa devant lui une assiette richement garnie de mets inconnus, et une large chope de bière. Jack devint blême et il bafouilla un "merci" à peine audible. L'inconnu lui proposa en échange du repas, d'écouter ce qu'il avait à dire. Ecouter une histoire tout en mangeant et buvant de l'alcool? Cela lui rappelait le bon vieux temps au sein de la huitième division! Il acquiesça d'un signe de tête et se jeta sur la nourriture, oubliant toute tenue descente et bonnes manières.

Alors ça pour avoir faim il avait faim le gars, Kurano se demanda depuis combien de temps il n'avait pas mangé; en tout cas il ne s'était pas trompé, le bonhomme était clairement mort de faim.
Il engloutissait son assiette à une vitesse impressionnante; peut être le seiretei était il une organisation culinaire renommé et que l'homme cachait sous sa toge toute une panoplie de couverts pour être prêt en tout circonstance; ou peut être était il tout bonnement et réellement affamé.

Dans tous les cas, Kurano laissa échapper un petit sourire, ce qui était très rare chez lui.
Lorsqu'on lui apporta son propre plat, Kurano avala une bonne gorgée de sa boisson avant de commencer.

- Tu dois surement te demander où tu es maintenant, y'a quelque temps, moi non plus je n'étais pas ici, mais ce que je dis doit te paraître bien farfelu, je vais commencer par le début.
Tu dois surement connaître la théorie comme quoi il existe plusieurs univers parallèles; bah il se trouve que des types dans une dimension en particulier des mecs qui s’appellent Sicariens ont construit une machine pour voyager d'une dimension à l'autre. Me demande pas comment leur truc a été fabriqué j'y connais rien, je suis juste une victime moi.

Il avala une autre gorgée de bière; et une bonne bouchée de la tranche de lard qu'on venait de lui apporter.

- Se trouve que leur foutu machine est complètement détraqué, ils l'ont utilisé et se sont retrouvé ici à Istangar; à priori jusque là pas de soucis, mais tiens toi bien c'est là que le meilleur arrive, la machine après avoir téléporté tous les sicariens ici a décidé qu'elle allait continuer dimension par dimension; tu commences à comprendre le merdier dans lequel on est. Et je te parle pas de cette planète là qui a déjà un tas de problème rien qu'à elle seule, il faut que les autres viennent y rajouter les leurs.


Kurano se rendit compte qu'accepter la possibilité d'un voyage inter-dimensionnel pouvait en faire déglutir plus d'un, il préféra donc attendre la réaction de l'homme avant d'en dire plus sur la situation d'Istangar; et il se remit à mastiquer sa tranche de lard.

Malgré la bruyante mastication que produisait Jack (l'heure n'était plus aux bonnes manières mais à la délectation culinaire), il n'avait pas perdu un mot de ce que lui avait dit Kurano. Ce dernier avait sourit l'espace d'un instant, puis avait reprit l'air grave et sérieux qui était le sien depuis leur rencontre. Il lui avait parlé de l'existence de plusieurs dimensions, sur un ton qui se voulait convaincant. Il semblait y aller avec des pincettes, comme s'il craignait que Jack le prenne pour un fou. Jack enfourna un gros bout de ce légume qu'il ne connaissait pas mais trouvait délicieux, et après l'avoir avalé, descendit une longue rasade de bière. Après quoi il s'essuya la bouche du revers de sa manche et prenant un air blasé, lâcha:

-Bein oui, évidemment qu'il existe plusieurs dimensions.

Cette phrase eut l'effet d'un boulet de canon sur son interlocuteur. Le gosse s'arrêta de mastiquer et ouvrit grand les yeux de surprise. Il resta bouche bée plusieurs secondes, jusqu'à ce que Jack reprenne.

-Entre le monde réel, le Hueco Mundo, la Soul Society, et le palais du roi qui se trouve dans une dimension à part, du voyage entre les mondes, j'en ai mangé à toutes les sauces.

Kurano peina manifestement à avaler son morceau de lard. Jack prit une bouchée de viande et poursuivit.

-Et désolé de te dire ça mais tes potes là, les Sica-machin-truc, ils sont pas très doués. Nous autres shinigamis, utilisons le portail du Senkaimon pour voyager d'une dimension à une autre. Alors oui, y a toujours des risques de se paumer entre les deux divisions et d 'y passer, mais c'est plutôt rare. Et le Senkaimon lui, il téléporte pas les gens au hasard.

Il but un peu de bière, sous l'oeil effaré de Kurano. Décidément, il avait l'air d'avoir impressionné le gamin. En même temps, les voyages d'un monde à l'autre étaient le quotidien des shinigamis, il n'y avait pas de quoi en faire un drame... Et ce n'est pas ces amateurs de Sica-bidules qui allait y changer grand ch....

Jack s'étouffa et cracha la bière qu'il avait dans la bouche.

-Heiiiiiiiiiin?! S'exclama t-il tout haut. Tu veux dire qu'il y a encore pleins d'autres dimensions?!!

Kurano fut réellement impressionné par la façon dont réagit le jeune homme. Il affirmait être un habitué de ces voyages dimensionnels; ainsi donc, pensa Kurano, il n'y avait pas que les Sicariens qui s'était essayé à cela.
Toutefois, le fait que ce type est déjà des connaissances là dessus rassura légèrement Kurano; c'est peut être ce genre de personne qu'il leur fallait pour régler le problème de façon définitive.


Mais, en réalité non, ils s'étaient mal compris, le type recracha la moitié de sa gorgée de bière, il pensait visiblement que ces soit disant Hueco Mundo, Soul Society et palais du roi il n'y avait pas d'autres dimensions.

- Et bien, par autre dimension, je m'exprime ptêtre mal, j'y connais pas grand chose moi, je devrais peut être dire univers parallèles ? En gros peut être que demain matin tu vas te lever et croiser dans la rue le toi d'un autre univers qui serait complètement différent de toi car c'est un autre toi.


Se rendant compte que ce qu'il disait n'avait aucun sens, Kurano entreprit de finir sa choppe de bière d'une traite; avant de poursuivre.


-Je sais pas pas trop combien il en existe de ces mondes là, peut être qu'il y en a une infinité j'en sais rien du tout; mais une chose est sûre, à cause de cette foutu machine on se retrouve pour la plupart tous piégé ici; tu commences à cerner le problème je pense.


Son attention fut alors attirer par ces gens, il était concentré depuis le début sur la présence de chaque individu approchant de la taverne; et ces gens là, Kurano préféra ne pas les croiser.

Il utilisa alors son nen de la matérialisation pour créer des vêtements pour le jeune homme.

- Tiens, enfile ça rapidement, si ces types qui se prétendent religieux te voit sapé comme ça, on est bon pour les écouter déblatérer leur conneries pendant un bon moment.

Les explications de Kurano le perdirent un peu. Il pouvait donc avoir des doubles dans d'autres mondes, complètement différents? Il se dit que s'il rencontrait un autre "lui" un jour, il serait assez intéressant de l'affronter, pour comparer leur force...ou alors de juste boire un coup ensemble. En parlant de boire, il remarqua que son interlocuteur avait une bonne descente malgré son jeune âge. Il sourit et se dit qu'à l'occasion, il faudrait faire un concours d'alcool avec lui. Mais pour le moment, il était encore trop faible pour tenter le coup. Petit à petit, il reprenait des forces. Il lécha son assiette pour ne pas laisser une miette, et vida sa chope tout en écoutant parler le garçon.

Le problème semblait sérieux. Il se trouvait donc dans un autre monde, et il n'existait apparemment aucun moyen de rentrer chez lui. Un frisson lui parcourut le dos. Non, il ne pouvait pas laisser les Quincy gouverner la Soul Society, il devait retrouver ses camarades shinigamis. Il se dit alors qu'il n'était peut être pas le seul dans cette situation. Peut être d'autres shinigamis avaient-ils atterris dans le coin, dans ce cas il devrait les trouver. Mais pour l'heure, il devait en savoir plus sur l'endroit où il se trouvait. Il allait questionner Kurano, quand il remarqua l'expression sur son visage. Il semblait soudain inquiet, aux aguets. Jack se figea et se concentrant, repéra plusieurs reiatsu supérieurs à ceux des autres clients, se dirigeant vers la taverne. Il comprit que le gosse les avait senti arriver. Et apparemment, il s'en méfiait.

Kurano fit apparaître des vêtements de nul part, sous le regard ébahi de Jack. Il les lui donna et lui ordonna de les enfiler au plus vite. Au milieu de la taverne? Il était bien gentil ce gamin, mais Jack n'était pas un exhibitionniste. Il remarqua alors à quelques mètres de là une porte avec l'inscription "WC" gravée sur le bois. Il s'empara des vêtements que lui tendait Kurano et après avoir enfourné un bout de pain dans sa bouche, il entra dans les cabinets pour se changer. Une fois à l'intérieur, il passa en revue sa future tenue. Kurano lui avait donné un tee-shirt blanc, semblable à celui qu'il portait, un jean, et une paire de basket. La tenue traditionnelle du monde réel. Heureusement pour lui, Jack avait assez d'expérience en terme de vêtement de ce monde pour savoir comment enfiler tout ça. Il roula donc son uniforme en boule, et le bourra avec le pied derrière le siège des cabinets. Il y mit aussi ses sandales. Il garda cependant son insigne de lieutenant, qu'il accrocha à sa ceinture, et son portable qu'il glissa dans sa poche. Ce monde devait sans doute être vide de Hollows, mais le détecteur intégré à l'appareil pourrait toujours être utile plus tard. Il glissa ensuite Yami-no-Hebi à sa ceinture, dans son dos, et prit Amaya à la main, par le fourreau. Il s'observa dans la glace sale près du petit lavabo, et se dit qu'il faudrait qu'il demande au gamin de lui créer un chapeau ou une casquette pour compléter cette tenue. Il était fasciné par le pouvoir de Kurano qui, peu utile en combat en apparence, était tout de même bien pratique. Cela dit, peut être qu'il pouvait créer des armes? Il se promit de lui demander.

Il poussa le verrou et sorti des cabinets. Il remarqua alors que la salle toute entière s'était tue. Mais cette fois les regards n'étaient pas tournés vers lui mais vers l'entrée de la taverne, dans laquelle se tenaient deux hommes habillés en rouge. Jack perçu leur énergie spirituelle. C'était eux qu'il avait senti arriver. Et il pouvait percevoir que 4 autres attendaient à l'extérieur. Les deux hommes en rouge scrutaient la salle, le visage fermé, sans émotions. Jack parcourut discrètement les quelques mètres qui le séparaient de sa table et se rassit face à Kurano, tournant ainsi le dos à l'entrée et aux deux hommes. Histoire de ne pas trop attirer l'attention, il posa Amaya sur le sol, sous la table. Un katana pouvait être vu comme une menace, et bien qu'il ressembla à présent aux autres client de par son apparence, il devait se faire encore plus discret. Il se tut et regarda Kurano qui observait les deux hommes avec dédain. Il se demanda qui étaient ces types, ces "religieux" dont le gamin avait parlé, et ce qu'il voulaient. Il resta assit à regarder son compagnon, se demandant comment la situation allait évoluer.

Kurano n'aimait vraiment pas ces types; si ça n'avait été que lui il les aurait étripé sur le champ, malheureusement il ne pouvait pas se permettre de faire de vague pour ne pas donner de fausses idées au nouveau venu.

Il resta donc assit sur sa chaise ignorant tout bonnement les deux prédicateurs; ils observaient tout le monde comme on observait du bétail, tout cela donnait à Kurano l'envie de gerber.

Comme à leur habitude ils commencèrent leur tournée, déblatérant tout un tas d'inepties et demandant à chacun de se confesser et de payer sa rédemption. Kurano envoya valser une pièce de monnaie par dessous la table jusqu'à atterrir sur Jack. Il n'avait pas besoin de lui dire ce qu'il allait devoir faire, c'était assez expressif comme ça.

Les prêtres continuèrent leur tournée personne par personne; arriva le tour de Kurano; la seule chose qui permettait de cacher son aura meurtrière en ce moment même était la présence de Jack à coté.
Le prêtre s'adressa alors à Kurano:

- Quel pêché as tu à confesser à Pendatron ?

Sans trop réfléchir, Kurano dit qu'il avait l'intention de ne pas payer son repas et de partir en douce; il fila une pièce au curé qui commença à se tourner vers Jack.

Quand l'homme se tourna vers lui, Jack ne le remarqua pas tout de suite, il était trop absorbé par la contemplation de la magnifique pièce en or que Kurano lui avait jeté quelques instants auparavant. Cela semblait être la monnaie locale. Il avait déjà vu des pièces de ce type dans le monde réel, mais celle qu'il avait en main était un peu plus grosse, et le métal semblait plus ancien. Finalement, il leva les yeux vers le nouvel arrivant, qui semblait fixer la pièce de monnaie plutôt que lui. L'homme avait l'air fasciné par l'or, si bien que pour obtenir son attention, Jack referma ses doigts sur l'objet doré, ce qui sorti le moine de sa transe.

Celui ci cligna des yeux puis le regardant à nouveau, lui demanda avec un sourire malhonnête:

-Et toi, quel pêché veux-tu que Pendatron te pardonne?

Jack réfléchit un instant. Ce Pendatron semblait être une divinité locale. Il ne voyait donc pas en quoi il était concerné. Certes, il aurait voulu éviter de créer des vagues, mais il n'avait pas envie de répondre à cet homme, et encore moins de se séparer de la jolie pièce que lui avait donné Kurano. Il comptait bien la garder comme un trophée, un souvenir de ce monde, quand il arriverait à rentrer chez lui. De plus, il sentait le reiatsu du gamin qui bouillonnait depuis que ces types étaient entrés dans l'auberge. Kurano tentait manifestement de cacher ce débordement d'énergie, mais cela n'échappait pas à Jack. Il ne connaissait pas vraiment ce gosse, mais il lui avait offert à manger et à boire, il ne pouvait donc pas être mauvais. Il décida donc de prendre son parti, au moins pour cette fois, histoire de le remercier.

Il évalua la force spirituelle des deux prêtres...elle était un peu plus élevée que la moyenne, mais rien d'extraordinaire. Ils devaient tout juste avoir la force d'un 6ème siège de division, à tout casser. Même pas besoin d'utiliser le shikai. Mais avant qu'il n'ait pu répondre au prêtre, celui ci se pencha vers le sol et s'exclama:

-Oh! Mais vous possédez une arme! Avez vous une autorisation signée par les autorités de la corporation, ou le pontificat de Pendatron?
-La corporation? fit Jack.
-Vous êtes manifestement nouveau ici, rétorqua le prêtre avec un rictus. Peu importe, pour l'heure je dois confisque cette arme...

Joignant le geste à la parole, il se pencha pour s'emparer d'Amaya, mais n'eut pas le temps d'atteindre le sabre. Jack se leva brusquement et empoignant le religieux au col, il le plaqua contre le comptoir. Un murmure parcouru la salle. Les gens semblaient effrayés, comme s'il venait de tuer de sang froid le prêtre. Apparemment, ils représentaient une forme d'autorité non contestée. Cela ne changeait rien au fait que ce type avait tenté de poser ses sales pattes sur Amaya. Il se tourna vers Kurano, et lui dit:

-Merci infiniment pour ce repas. Et désolé, mais je crois que je vais nous attirer des ennuis... "Shunko"...

Il rassembla son reiatsu dans son bras droit, ce qui déchira la manche du tee-shirt jusqu'à l'épaule. Avant que le second prêtre ne puisse aider son camarade, il écrasa son poing sur le visage du religieux.

Et bien, pour la visite tranquille d'Owak il allait falloir repasser; Kurano aurait préféré que tout se passe sans escarmouche, mais on n'avait pas toujours ce que l'on voulait.
S'il du admettre qu'il se serait volontiers laisser emporter comme Jack l'avait fait; ce qui l'impressionna de part la témérité et la folie du jeune homme; il n'aurait pas pour sa part été assez givré pour s'attirer à dos les autorité de la ville en public. Surtout que Kurano lui avait pourtant donné une pièce, cet abruti de Jack n'aurait eu qu'à la donner et débiter une connerie puis fin de l'histoire.

Mais non, ce type avait voulu jouer les rebelles.

- Allez, allez, je suppose que je n'ai plus trop le choix maintenant.

Kurano se leva nonchalamment de sa chaise et se dirigea lentement vers la sortie d'où commençait déjà à rentrer les gardes de l'extérieur. Certains badauds de la taverne était encore là, ne comprenant pas trop ce qu'il venait de se passer; un gamin s'écria même:

- Elle est nulle votre pièce de théâtre !

Cela renfrogna encore plus Kurano; comment pouvait on vivre dans une ignorance pareille; si seulement Ran pouvait réaliser un discours que la totalité de la population entendrait, alors les mentalité changeraient peut être; mais c'était impossible, aucun technologie semblable à de la télévision ne s'était développé ici.

Kurano se contenta alors de pousser le gosse en dehors de la taverne en lui disant de dégager.

La situation n'était pas critique; mais il fallait se sortir de là avant que d'autres clown n'arrivent. Derrière, Jack ne semblait pas avoir de soucis avec ces deux adversaires; ce n'était que des prêtres après tout, leur force spirituelle était peut être grandi par leur fanatisme mais cela s'arrêtait là.

Kurano stoppa alors le zetsu qu'il avait employé dès l'entrée des deux curés; et ce mis à projeter ces pensées vers l'entrée avec comme arrière pensée: Je vais vous tuer.

Les deux premiers gardes voulurent forcer le barrage d'inseki de Kurano; il ne leur fallut pas plus de dix secondes pour tomber évanouis sur le sol inertes; les deux autres voyant le sort de leurs compagnons ne tentèrent pas d'entrer; la pression les auraient assommé comme les deux premiers.
Kurano ne voulait pas faire de victime inutile; ces types n'étaient que de simples citoyens qui essayaient de gagner leur vie, rien à voir avec les curés qui sont la cause de ces tourments.
Cela dit vu la façon dont Jack s'était débarrassé des deux prêtres, mieux valait il qu'il s'occupe lui même des deux gardes restants.
Kurano se mit alors à avancer calmement vers les deux hommes, à chacun de ses pas, ils étaient obligé de reculer pour ne pas subir de pleins fouet les intentions meurtrières de Kurano. Il finit par leur balancer:

- Partez d'ici si vous voulez vivre !

Ils prirent leur jambes à leur cou et se sauvèrent; Kurano se tourna alors vers Jack.

- Je t'admire mon gars, mais t'aurais pas du faire ça, on va tous les avoir au cul pour un bon moment maintenant.

Jack n'avait pas compris ce qui venait de se passer. Le gamin s'était levé et avait avancé vers les gardes sans arme, et sans inquiétude. Les deux qui s'étaient rués sur lui s'étaient évanouis, et les autres avaient préféré fuir sans demander leur reste. Kurano semblait avoir soudainement augmenté son énergie spirituelle, et les gardes avaient été oppressés par autant de puissance. Sans lever le petit doigt, il s'en était débarrassé. Jack quand à lui, avait étalé ses deux adversaires en deux coups, il se fit même la réflexion que le shunko avait été superflu.

Kurano le sermonna, apparemment, les types qu'il avait éclaté étaient des gens importants. Il fronça les sourcils et haussa les épaules. Il récupéra ensuite Amaya sous la chaise et l'accrocha en bandoulière dans son dos. Après quoi il se pencha vers le premier prêtre et fouillant à la hâte, sorti de ses poches une bourse. Il l'ouvrit et y découvrit des pièces semblables à celles que Kurano lui avait donné. Il versa l'argent sur le comptoir, remercia le patron pour le repas, et après s'être incliné, sorti de la taverne sous les yeux ébahis des clients et du personnel. Une fois dehors, il observa le coin, mais ne sachant où aller, il préféra attendre son jeune ami. Celui ci sortit enfin de l'établissement et l'observa en fronçant les sourcils. Son regard était lourd de reproche.

Jack fit la moue et déclara:

-Ok, je suis désolé pour ça... Simplement, personne ne touche à Amaya...

Kurano leva un sourcil, signe manifeste qu'il ne comprenait pas. Jack leva le bras et pointa son pouce vers l'arrière, montrant le katana dans son dos.

-Amaya, mon zanpakuto. Nous autres, shinigami, nous ne nous en séparons jamais. Amaya est ma soeur d'arme, et je ne laisserai personne la toucher. Amaya est une partie de mon âme. Je ne sais pas qui étaient ces types et ce qu'ils cherchaient exactement, mais ils l'ont mérité.

Kurano observa un moment le sabre, d'un air perplexe. Il n'y voyait manifestement qu'un bout de métal tranchant. Normal, seul Jack pouvait voir Amaya, et communiquer avec elle. Pendant ces trois derniers siècles, il avait amélioré son contact avec elle, et n'avait plus besoin de beaucoup se concentrer pour entrer en contact avec elle. En fermant les yeux, il pouvait solliciter une entrevue et lui parler. Parfois, elle pouvait se matérialiser à ses côtés, mais seulement s'il n'y avait personne à proximité, et cela restait dans le domaine de l'exceptionnel.

Jack remarqua alors que le gamin avait baissé les yeux vers le poignard à sa ceinture.

-Yami-no-Hebi, fit Jack. Il appartenait à un de mes défunts camarades. Il m'a accepté comme utilisateur, mais ce ptit crétin n'en fait parfois qu'à sa tête.

Kurano semblait vraiment troublé par cette façon qu'avait Jack de parler des zanpakutos. Evidemment, il ne savait pas qu'ils avaient une identité à part. Enfin, peu importait, il aurait le temps de lui expliquer plus tard.

-Bon, où va-t-on maintenant? Je suppose qu'il vaut mieux éviter de moisir ici.

Quel drôle d'énergumène ce Jack Prince de la Soul Society, se dit Kurano. Qui serait assez barge pour donner des noms à des armes, m'enfin cela montrait qu'il y était très attaché et expliquait en grande partie sa réaction étrange et démesuré.

Mais tout de même, donner des noms à des objets; en y réfléchissant bien, cela ne devait pas être bien différent des utilisateurs de nen qui connaissent le nom des techniques qu'ils emploient afin de les rendre plus puissante. Bouarf, après tout il y avait suffisamment de dérangé qui débarquait chaque jour pour ne pas aller philosopher sur des choses aussi insignifiantes; Kurano accepta donc cette idée que les deux sabres de Jack est un nom.

Il lui demanda alors par où ils devaient aller, Kurano en aurait presque oublier qu'ils allaient avoir pas mal de monde à leur trousse. Mais il dû tout de même avertir Jack d'une chose:

- S'il devait m'arriver quelque chose du genre crever ou tomber dans les pommes; mais à choisir je préfère tomber dans les pommes hein; les vêtements que je t'ai filé disparaîtraient donc tu ferais mieux de veiller à ce qu'il ne m'arrive rien ou à trouver de vrais vêtement si tu ne veux pas te retrouver à poil au mauvais moment !


Kurano regarda alors un peu partout, il ne connaissait pas beaucoup la ville, mais reconnu tout de même l'un des chemin menant vers la sortie; et il s’engouffra à l'intérieur de petite ruelles afin de se faire plus discret.

Ce faisant, Kurano était tout de même fasciné par la technique du jeune homme; ces deux sabres émettait un pouvoir de nen réellement perceptible; comment des objets pouvait il avoir leur propre nen ? Ce n'était pas vivant par définition; peut être ces objets étaient ils matérialisé par une certaine personne; auquel cas cela s'apparenterait fortement à l'un de ses propres pouvoir. Ou alors de l'émission peut être; mais même en observant les armes avec le Gyo; il ne percevait pas de flux de nen entrant ni sortant.

"Précaire". C'est le premier mot qui vint à l'esprit de Jack. Le pouvoir de Kurano était très précaire. Ainsi, les vêtements pouvaient disparaître n'importe quand? Certes, il avait un sous-vêtement mais tout de même. Une goutte de sueur perla sur son front, mais il afficha un grand sourire pour ne pas montrer sa gêne et se promettant de trouver de véritables habits plus tard, déclara:

-T'inquiète gamin, avec moi tu es entre de bonnes mains! Je ne laisserai rien t'arriver!

"Et à ces vêtements non plus" songea-t-il.

-Oh, pourtant tu serais si mignon en caleçon... susurra une voix familière.

Jack blêmit, puis fronça les sourcils et murmura, afin de ne pas être entendu de Kurano:

-Yami, ce n'est pas le moment là...
-Pourquoi? Ma présence t'indispose? Tu es bien content de profiter de mon pouvoir nan? Alors tu peux bien me faire la conversation de temps en temps. Je m'ennuie.
-Tu n'as qu'à aller parler à Amaya, lâcha-t-il en serrant les dents.
-Oh, tu sais bien qu'elle est trop sérieuse, je ne peux même pas discuter de mecs avec elle.

"De mecs"? Grand dieu! Jack oubliait souvent que l'entité de Yami-no-Hebi était aussi féminine. Ce n'était pas évident à première vue, ses manières étaient très masculines. Un vrai garçon manqué, rien à voir avec Amaya, dont rien n'égalait sa douceur, sinon sa grâce. Les deux zanpakutos, très différents, se chamaillaient souvent, et Jack devait alors se concentrer pour fermer son esprit et ne plus entendre leur dispute. Il sentit la lame de Yami-no-Hebi vibrer légèrement.

-Hey! C'est qui ce petit jeune avec toi? Hmmm, il est plutôt craquant... un beau brun ténébreux, tout à fait mon style de mec ça, fit-elle de sa voix sifflante.

Et c'était reparti... heureusement qu'elle n'était qu'une zanpakuto et non une humaine, Jack n'aurait pas pu la supporter au quotidien. Il leva les yeux et murmura:

-Ouais, c'est ça, on en reparlera si tu veux bien, plus tard. Sinon il va vraiment me prendre pour un fou s'il me voit parler tout seul.l
-T'es vraiment pas drôle...

Elle se tut et Jack poussa un soupire de soulagement. Il avait développé un lien étroit avec les deux sabres, si bien qu'elles pouvaient se manifester à lui quand elles le souhaitaient. Si Amaya était réservée et ne lui parlait qu'en cas de nécessité, Yami-no-Hebi n'hésitait pas à faire un brin de causette à toute heure de la journée. Et le plus souvent, c'était pour le taquiner. Comment Kaito avait-il pu supporter ce zanpakuto?

Il remarqua que tout en marchant, Kurano l'observait. L'avait-il entendu parler? Dans ce cas il le prendrait pour un fou, si ce n'était déjà fait. Non, le gamin semblait observer ses zanpakutos. Peut être avait-il sentit que les armes possédaient une entité et un pouvoir qui leur était propre? Impossible à dire. Il lui aurait bien expliqué le principe d'un zanpakuto, mais il se dit qu'il aurait sans doute l'occasion de lui montrer tout ça s'ils rencontraient des ennuis.
Il se contenta donc de suivre son guide à travers les ruelles étroites, en espérant que celui-ci savait où il allait. Il ressentit soudain plusieurs reiatsu qui se dirigeaient vers eux. Ils étaient poursuivis.

-Kurano, il y a...

Son compagnon fronça les sourcils et hocha la tête. Il les avait senti. Bien que les énergies spirituelles de leurs poursuivants soient faibles, il était plus sage de les semer, plutôt que de s'attirer encore plus les foudres des autorités locales. Ils pressèrent donc le pas.

Les deux compères avançaient aussi précautionneusement que possible lorsque Kurano eut la drôle d'impression que l'on parlait de lui; comme à chaque fois que son oreille droite le picotait.
Pourtant; il n'y avait personne qui pouvait réellement penser à lui, il ne s'était pas vraiment fait d'amis pendant l'examen de hunter; peut alors était ce son maître du nen; oui ce ne pouvait être qu'elle, c'était la seule personne que Kurano avait côtoyé suffisamment longtemps pour être en mesure de s'y attacher.

Mais, Kurano fut rapidement sorti de ses pensées; et Jack avait ressenti la même chose que lui, décidément ces types ne savaient réellement pas quand ni comment s'arrêter. Leurs poursuivant n'étaient pas très fort; mais ils étaient très collant.
Non pas que Kurano n'aimait pas le jeu de la chasse; pour les hunters c'était quotidien; mais il avait horreur d'avoir l'impression d'être suivi.


Avec un sourire au lèvre, il se tourna vers Jack:

- Je ne sais pas pour toi, mais je pense que la meilleure des défenses c'est l'attaque. Et si au lieu de vouloir leur échapper nous attirions suffisamment leur attention pour les attirer exactement là où on veut qu'ils aillent ? Autrement dit, attaquer le chasseur lorsqu'il croit pouvoir attraper sa proie lorsqu'il baisse sa garde.

Restait à trouver où attirer leurs poursuivants, Kurano ne connaissait pas suffisamment le village pour cela; il préféra attendre et voir si son compagnon n'avait pas une meilleure idée.

Jack poussa un cri de douleur et porta la main à son flanc. Il extirpa rapidement Yami-no-Hebi de son fourreau et plaçant la lame devant son visage, il hurla:

-Non mais t'es pas bien? Tu veux ma mort?!
-Oups, désolée, répondit Yami, mais l'idée qu'on se batte m'a toute excitée.

La lame du coup suintait de poison, qui avait coulé dans le fourreau et, débordant, le liquide corrosif s'était attaqué au tee-shirt de Jack. Sous le tissu rongé, sa peau était légèrement brûlée, mais la blessure était bénigne.

-Si je t'avais pas retiré tu m'aurais empoisonné Yami! s'exclama Jack.
-Oh, ne fait pas ta chochotte, il est à peine concentré ce poison.
-Tu te fous de moi? Tu...

Jack s'arrêta soudain, réalisant que Kurano le regardait les yeux écarquillés. Il est vrai que s'il ne comprenait pas, ça devait être difficile pour lui de voir le shinigami en train d'engueuler un poignard. Il était trop tard pour essayer d'esquiver la situation. Jack soupira et lâcha:

-Yami, vire moi ce poison.

Le zanpakuto obéit et sa lame redevint normale. Jack saisit alors le couteau par le bout de la lame et tendit la poignée vers Kurano.

-Les zanpakuto sont des entités à part, qui ont leurs propres pouvoir. Lorsqu'ils acceptent de s'allier à un shinigami, ils sont scellés sous la forme de Katana, la plupart du temps, ou d'autres armes blanches, comme le poignard.

D'un signe de tête, il fit signe à son comparse de prendre Yami-no-Hebi qu'il lui tendait. Kurano tendit la main puis s'arrêta brusquement. Il avait dû se rappeler le sort du moine qui avait tenté de prendre Amaya car il sembla hésiter. Jack l'encouragea avec un sourire et il finit par prendre le couteau dans sa main.

-Sois gentille avec lui Yami, fit Jack.
-Salut beau gosse... fit le zanpakuto de sa voix sifflante.

Cela dut surprendre Kurano qui sursauta et regarda autour de lui. Puis quand il comprit, ses yeux retournèrent vers l'arme qu'il tenait dans sa main.

-Hihihi! Il est si mignon quand il est inquiet!
-Oui, c'est ça, fit Jack en levant les yeux au ciel. Allez, viens je pense qu'il en a assez pour le moment, rajouta-t-il en reprenant le zanpakuto et en le remettant dans son fourreau.

Le gosse était toujours bouche bée, ça devait lui faire un choc. Mais ils ne pouvaient pas se permettre de trop longues explication, ils étaient toujours pris en chasse. Il préféra revenir sur le plan que lui avait exposé Kurano.

-Bien, ça me va, ça fait trop longtemps que je n'ai pas pu m'offrir un bon petit combat pour refuser. Si tu veux leur tendre un piège, c'est l'occasion de te montrer mes pouvoirs.

Il sonda les reiatsu de leurs poursuivants, ils devaient être une trentaine à présent. "Parfait" pensa-t-il.

-Il me faudrait par contre un endroit plus dégagé, plus large que ces ruelles, pour que je puisse manoeuvrer, une place, un boulevard peut être? Tu peux me trouver ça?

Sans attendre la réponse de son camarade, il dégaina le katana dans son dos, et caressant la lame de la base jusqu'à son extrémité, il dit:

-Coule à verse, Amaya!

Le zanpakuto changea alors de forme. La lame perdit environ 5 centimètres, s'affina. La garde s'élargit et devint ornée de gravures. La poignée s'allongea un peu. La lame prit ensuite une couleur bleutée, et de fines gouttes d'eau s'y déposèrent.
Sous sa forme Shikai, Amaya avait l'allure d'une arme très noble et raffinée, ce qui contrastait avec la nonchalance de Jack, et lui avait souvent valu la moquerie de ses camarades.

Jack jeta un oeil vers Kurano, qui semblait stupéfait par cette transformation. "Et encore, tu n'as pas tout vu", pensa le shinigami avec un sourire en coin. Tandis qu'il suivait son compagnon pour trouver un endroit propice à une embuscade, il lâcha:

-"Brume d'un matin d'automne...."

Kurano n'en croyait tout simplement pas ces yeux; ces épées que Jack possédait vraiment quelque chose. Kurano fut d'autant plus enclin à prendre l'arme que lui tendait Jack entre les mains après avoir vu ce qu'il était arrivé à ses vêtements.

Mais pour ne pas vexer son compagnon, il décida de prendre le risque et approcha délicatement sa main du poignard.
S'il s'était attendu à cela, oh que non, Kurano se mit à regarder partout lorsqu'il entendit une voix de femme s'adresser à lui. L'on aurait dit que tout était dans sa tête; en se concentrant, Kurano comprit que le son provenait bien de l'arme à son plus grand étonnement.

Ces zanpakutos étaient vraiment quelque chose; ils étaient donc bel et bien vivant et ce n'était pas qu'une simple arme renforcé au nen.

- Mais, alors Jack; ce que je pensais être ton pouvoir était en réalité celui de ces armes là; tu serais donc sans défense si quelqun arrivait à arracher ces; kurano hésita sur la prononciation exacte; zane...euh...paketo de tes mains.


Sachant cela, même si Kurano dut admettre que le pouvoir de ces armes étaient impressionnant, plus particulièrement la technique que venait d'employer le sabre qui répondait au nom d'amaya; il ne pouvait pas laisser Jack seul au combat.


- Ne crois pas que je vais te laisser tous les honneurs; lança Kurano à l'adresse de Jack, et éventuellement de ses sabres s'ils pouvaient l'entendre.

Kurano concentra son aura autour de lui; et changea sa consistance en flamme comme il avait désormais l'habitude de faire plusieurs heures par jour depuis les entraînements de sa sensei.


- Katon Henge !

Et Kurano s'élança dans la mêlée ...

La réflexion de Kurano était plutôt intelligente, mais Jack ne put s'empêcher d'en être un peu vexé, et décida qu'il prouverait le contraire à son compagnon. Mais déjà le gamin s'enflamma, et fonçant à corps perdu dans la bataille. "S'enflamma" était le bon terme, puisque le corps tout entier de Kurano était un brasier. Il frappa dans le tas et mis rapidement plusieurs soldats à terre. Jack tenait toujours la forme libérée d'Amaya, et observait le combat de son jeune ami avec intérêt; ses pouvoirs étaient incompréhensibles, mais passionnant. Jack avait prit garde de rester éloigné de lui, car les flammes auraient pu annuler la technique de son zanpakuto. Pendant qu'il était perdu dans ses pensées, un soldat se rua sur lui, armé d'une lance. Kurano lui hurla de faire attention, mais Jack ne bougea pas et afficha un grand sourire. Le lancier frappa de toute ses force en direction du coeur du shinigami et sa pointe transperça...le vide.

L'illusion se dissipa. La brume s'épaissit et le garde tourna sur lui même, cherchant son adversaire. Une profonde entaille lui lacéra le dos. Il poussa un cri de douleur et fit volte face en faisant tournoyer son arme, mais elle ne fendit que l'air. Jack avait reculé d'un pas.

-Enfoiré, grimaça le garde.

Il voulut s'élancer contre le shinigami, mais sa tête se mit soudain à tourner. Jack leva sa main gauche, dans laquelle il tenait la forme libérée de son deuxième zanpakuto. Le poignard avait prit la forme d'un shuko (arme possédant une poignée et de longues griffes) à deux griffes, légèrement recourbées vers l'intérieur à leur extrémité, semblables à deux cros de serpent. Jack lâcha:

-"Mords, Yami-no-Hebi"..."Entaille noire".

Le garde sentit le poison se répandre dans son organisme, et sa vue se brouilla. Il fit tournoyer son arme dans un effort inutile, et tomba à terre. Jack rengaina ses deux zanpakuto, et se tourna vers Kurano, qui venait de mettre à terre son dixième adversaire.

-Mais c'est qu'il ne va pas m'en laisser un seul si je le laisse faire! "Shunko!"

La technique eu raison de son tee-shirt, et lacéra le bas de son jean. Profitant de la vitesse que lui conférait cette technique, il bondit et envoya valser d'un coup de point un garde qui s'était approché dans le dos de Kurano. Celui ci se retourna et hocha la tête en guise de remerciement, puis retourna se battre. Jack savait qu'il ne pouvait s'éterniser dans un combat car la technique du shunko était coûteuse en énergie. Il fonça donc en direction des gardes qu'il restait et en quelques coups de poings et de pieds, en envoya huit au tapis. Une flèche siffla dans sa direction, mais alors qu'elle allait l'atteindre, il s'était esquivé et se trouvait devant l'archer qui venait de la tirer. Le malheureux n'eut pas le temps de comprendre, que le poing de Jack lui brisa deux côtes et l'envoya s'écraser contre le mur d'une maison.

Une fois qu'ils eurent décimé la petite troupe, Jack rejoignit Kurano en lui disant:

-La deuxième division d'où je viens est spécialisé dans les assassinats. Nous maîtrisons donc le combat au corps à corps et savons nous débrouiller même sans nos zanpakuto, bien que ces derniers soient la source principale de nos pouvoir. Tout shinigami doit pouvoir se défendre sans son zanpakuto. Certains utilisent le Kido, mais ça c'est vraiment pas mon truc... Enfin, nous savons faire sans, mais quoi qu'il en soit, on ne peut nous enlever nos zanpakuto que d'une seule façon: en les arrachant à nos cadavres.

-Arrêtes de te la jouer, se moqua Yami.
-Je t'ai pas demandé ton avis à toi!

Et voilà, il venait encore de passer pour un idiot. Il se dépêcha de changer de sujet, et se tournant vers Kurano, il lui demanda:

-Au fait, tu peux me redonner un tee-shirt? La technique du shunko est pratique mais c'est pas l'amie des fringues...

Kurano s'était élancé de loin dans la foule d'adversaire prenant Jack de vitesse qui fut contraint de s'occuper en premier d'un groupe qui s'était détaché dans sa direction. Se battre contre de tels adversaires étaient ridicules; mais c'est eux qu'il l'avait cherché; aussi aurait il pu s'en débarrasser facilement sans sa technique de transformation du nen en flamme; mais Kurano avait voulu montrer à Jack qu'il n'était pas le seul à avoir ces petits secrets.

Le premier garde vire volta sous le coup de Kurano; deux autres cherchèrent alors à l'atteindre, mais il n'essaya même pas d'esquiver les coups; quelques secondes plus tard, il se tordaient de douleur brûlé sur le sol.
La mésaventure des premiers adversaires tombés au combat eut raison des autres; leur organisation était toute chamboulé et dès lors la bataille était gagné.

Les deux hommes ne tardèrent pas à finir de se débarrasser de la dernière poche de résistance.
De l'autre coté, Kurano avait eut le temps d'observer Jack combattre; en réalité il s'était même plus concentré sur le combat de son compagnon que le sien; l'un de ses technique l’impressionna tout particulièrement; ce qu'il appela par la suite le Shunko. Grâce à cela il avait pu se déplacer à une très grande vitesse; à cet instant précis; Kurano l'avait perdu des yeux l'espace d'un instant, tout en ressentant sa présence; c'est dire la vitesse qu'il avait du atteindre.


C'est alors qu'il lui demande de nouveaux vêtements après avoir blablater sur son passé au sein de cette fameuse 2nde division, spécialisé dans les assa...assassinat; non Kurano n'avait pas bien comprit, ce ne pouvait pas être vrai. Éludant complètement la question des vêtements, Kurano s'adressa de nouveau à Jack; tout en se rappelant avec quelle froideur il n'avait pas hésiter à se débarrassé des prêtres dans le bar pour avoir simplement voulu toucher son arme.


- Je crois que j'ai mal entendu, il m'a semblé que tu disais être un assassin.

Déjà les souvenirs de l'homme au rire sadique revenait dans l'esprit de Kurano; et sans même s'en rendre compte, Kurano perdit le contrôle et se protégea naturellement avec une série de vagues de pensées meurtrières.
Le sort de Jack serait scellé par sa réponse; autre monde ou pas, Kurano demeurait un hunter de la BlackList dont la spécialité était la capture des plus dangereux criminels.

- T'as intérêt de faire gaffe à ta réponse !

Le reiatsu de Kurano augmenta d'un seul coup. Son aura était à présent meurtrière, et son regard avait changé. Jack fit un bond en arrière, par prudence, histoire de pouvoir réagir si le gamin l'attaquait. Il ne comprenait pas quelle mouche l'avais soudain piqué. Mais il comprit bien pourquoi dans la taverne, les deux gardes s'étaient évanouis. Son aura était très hostile, et bien qu'elle ne soit pas assez élevée pour lui faire tourner de l'oeil, elle l'était suffisamment pour le mettre sacrément mal à l'aise. Le terme d' "assassin" semblait l'avoir dérangé. Oh pitié! Il n'était quand même pas une sorte de chasseur de prime? De toute façon il serait déçu, la tête de Jack ne valait rien. Les membres de la deuxième division étaient pour la plupart des gens sans famille, sans attache. Et ils ne laissaient pas de trace, impossible qu'on puisse les retrouver une fois leurs missions accomplies. Jack décida de la jouer honnête, mais prudent. Posant sa main sur la poignée d'Amaya, il dit calmement:

-La deuxième division est spécialisée dans la collecte d'information, les missions d'éclairage, de sabotage, accessoirement... d'assassinat, quand l'ordre nous est donné. Ce dernier type de mission n'a jamais été mon fort. (En fait, je préférais largement aller boire en compagnie des demoiselles de la huitième division, dit-il un peut plus bas pour lui-même). Mais oui, il m'est arrivé d'exécuter ce genre de tâche, notamment contre des hauts gradés Quincy. Nous autres, membres de la deuxième division, menons les batailles de l'ombre.

Il fit une pause et remarqua que l'aura meurtrière de Kurano s'intensifiait. Il dégaina lentement Amaya mais la conserva en forme scellée, gardant le bras le long du corps.

-Illusions, empoisonnement, le pouvoir de mes zanpakutos devraient t'avoir mis la puce à l'oreille, non?

Il repensa alors au Bankai du Capitaine Soi Fon et se dit que les techniques des zanpakutos ne correspondaient pas toujours à la personnalité du shinigami. Mais qu'importait. Il ne souhaitait pas se battre mais n'allait certainement pas rengainer son arme, et offrir une ouverture à Kurano, si celui-ci décidait de l'attaquer. Restant sur ses gardes, il lâcha simplement:

-Et si tu m'expliquais ton problème, gamin?

Kurano peinait à garder son calme; ce seul mot d'assassin l'avait transfiguré; le gamin nonchalant que l'on voyait habituellement en lui avait disparu en un millième de seconde pour laisser place au chasseur.
Au fur et à mesure qu'il essayait de se reprendre, il ne parvenait qu'à raviver sa colère en revoyant l'homme au sourire dans sa tête; et inconsciemment, son aura s'intensifiait; les mots de Jack se perdait dans un recoin de sa tête auquel il n'avait pas accès à ce moment précis.

Jack avait reculé lui aussi presque instantanément, mais d'aussi bons réflexes n'étaient pas pour impressionner Kurano; pas depuis qu'il s'était juré d'envoyer tous les membres des Superstition en enfer !
De l'autre coté, Jack continuait à parler; et Kurano luttait pour essayer de comprendre des bribes de son discours au lieu de ne se concentrer que sur ses souvenirs douloureux.
Malgré toute sa volonté, il ne parvint qu'à capter quelques mots. L'endroit était devenu totalement désert , de toute façon à ce moment précis, seul un fou aurait prit le risque d'avancer et de se mettre entre les deux hommes.

Il finit tout de même par se calmer et à saisir le discours de Jack, sans pour autant relâcher la pression qu'il lui infligeait. Ainsi donc, cet homme avouait être un assassin, non par choix, mais par obligation; et à priori, uniquement sur des dénommés Quincy.


- Je ne sais pas qui sont tes fameux Quincy, mais si tu en as exterminé, je serais toi je prierai pour qu'aucun n'es survécu, autrement tu auras des surprises dans quelques années !


Lui raconter son passé; à lui ? Et puis quoi encore, les seules personnes qui lui avait tiré les vers du nez était le président du comité des hunter et son maître qui lui apprit le nen.
La situation était vraisemblablement plus que tendu; Kurano hésitait encore à lancer l'affrontement, il ne connaissait pas suffisamment les choses pour pouvoir juger; mais une chose était sûre la vengeance appelle à la vengeance.

Afin de ne pas perdre un temps inutile, Kurano décida de faire un premier pas vers la compréhension:

- Un assassin a éliminé mes parents sous mes yeux à l'âge de 6 ans. Je me fiche de ce que mes parents ont pu faire pour mériter cela, je ne sais même pas s'ils l'avaient mérité ou pas; mais une chose est sure, c'était mon père, et c'était ma mère; et je n'aurais aucune pitié envers ceux qui ont tué mes parents, non dépecer serait le mot exact.
Alors maintenant, regarde moi dans les yeux et dit moi qui t'es si tu veux vivre !

De la haine, de la colère. Le gosse débordait de sentiment négatif. A mesure qu'il lui parlait, Jack avait senti que Kurani était dans le vague, ne l'écoutant qu'à moitié. Il était en train de lutter contre ses démons, peinant à faire la différence entre les cauchemars qui le hantaient et la réalité. Une sensation familière pour Jack. Il comprenait le gamin. Il se remémora ses pertes de contrôle lors de la mort de Kaito et du capitaine Soi Fon. L'attaque des Quincy. Non. Il secoua la tête pour enlever ces images qui lui revenaient. Il sorti Yami-No-Hebi de son fourreau, ce qui eut pour effet de mettre Kurano sur ses gardes. Mais il n'attaqua pas le jeune homme. Au contraire, il lui montra à nouveau l'arme qu'il lui avait fait tenir quelques minutes plus tôt, et dit d'une voix tremblante:

-Yami appartenait à mon meilleur ami, Kaito Ogawa. Les Quincy l'ont tué, lui, mon capitaine, et les trois quarts de mes compagnons d'armes. Ils ont ravagé la Soul Society, nous ont massacrés, même ceux d'entre nous qui étaient désarmés, même ceux qui se rendaient, qui suppliaient pour avoir la vie sauve. J'ai vu tous ces gens mourir sous mes yeux...

Les images se multiplièrent dans sa tête. Mauvais. C'était mauvais. Il ne fallait pas qu'il perde encore le contrôle. Il n'y avait pas de menace, pas de Quincy, juste ce gamin qui luttait contre ses démons. Ce gamin qu'il voulait aider. Et quel exemple il lui donnait, en perdant le contrôle? Il vit le corps de Kaito baignant dans son sang, il vit Soi Fon se faire abattre par les Quincy en voulant le protéger. Des larmes coulèrent sur ses joues malgré lui, son coeur se mit à battre la chamade. Il sentit toute la haine qu'il éprouvait monter en lui, il devait l'expulser sur quelqu'un. Sa pupille droite commença à virer au rouge. Il leva Amaya au dessus de sa tête et poussant un grand cri de rage, abattit sa lame... contre le bâtiment le plus proche. La structure s'effondra sous la puissance du coup. Heureusement, il ne semblait y avoir personne à l'intérieur.

-Ne laisse pas la haine t'envahir Jack, résonna la douce voix d'Amaya dans sa tête, tu es plus fort que ça.

Le shinigami se calma aussitôt, et réussi à ralentir progressivement sa respiration, afin de retrouver ses esprits. Il savait qu' Amaya n'intervenait qu'en cas de nécessité. Il avait dépassé les bornes. Il souffla un grand coup, essuya ses larmes. Ses pupilles avaient repris leur teinte habituelle. Il pensa alors que le gamin et lui n'étaient pas si différents, mise à part que lui avait vécu beaucoup plus longtemps. Il regarda à nouveau Kurano, soutint son regard et dit:

-Je suis Jack Prince, vice-capitaine de la Deuxième Division, et je ne cesserai de combattre pour honorer la mémoire de ceux qui m'étaient chers. Tant que j'aurai un souffle de vie, je n'aurai de cesse que de traquer et tuer les Quincy, et j'éliminerai tous ceux qui se dresseront sur ma route.

Kurano écouta cette fois attentivement Jack parler. Au fur et à mesure qu'il avançait dans ses explications; il le sentait bouillonnant, comme Kurano l'avait été quelques instant plus tôt; c'était la preuve s'il en fallait une que le jeune homme ne mentait pas cette fois.
Révéler ses secrets les plus sombres n'avait rien de très facile; et pourtant le jeune homme était en train de bel et bien vider son sac.

Au fur et à mesure qu'il avançait dans ses explications, la tension que Kurano baissait d'un cran sans pour autant se relâcher, comme pour l'encourager à en dévoiler plus.

Kurano se dit que la haine de ce Jack à l'encontre des Quincy était comparable à la sienne envers les Superstitions. Tous chacun que nous sommes, nous sommes forgé par notre passé; certains pouvaient se permettre d'écouler des jours heureux à siroter de temps à autre un sake après le boulot; mais pour des gens comme Kurano et Jack ce n'était pas possible; il y avait quelque chose de plus important que la plénitude, plus important encore que l'honneur; c'était la vengeance.


Kurano se sentait à présent bien mal à l'aise d'avoir ainsi perdu le contrôle; ce qu'il pouvait être impulsif parfois, il relâcha bien entendu sa pression sur Jack; abandonnant toute trace d'hostilité envers lui; mais restant tout de même aux aguets au cas où il aurait décidé de ne pas en faire autant.


Kurano ne sut que dire d'autre:

- Désolé, mais toi plus que n'importe qui d'autre tu dois pouvoir comprendre ma réaction. Faisons un pacte tout les deux, si un jour tu as besoin d'un coup de main pour ta vengeance, alors je serais là.

Et en guise de réconciliation, Kurano lui tendit une nouvelle tenue en lui rappelant une nouvelle fois qu'il devrait se trouver de vrais vêtements le plus tôt possible.

Une vengeance? Jack n'avait jamais envisagé les choses ainsi. La vengeance était contraire à l'éthique des shinigamis. Tous ceux qui avaient un jour voulu se venger n'avaient fait que le mal autour d'eux. Et lui aussi avait causé des dégâts dans son propre camp. Mais au final, n'y avait-il pas un peu de ça? Jack essayait par tous les moyens de se racheter, car il n'avait pas su protéger ceux qu'il aimait. C'est pour cela qu'il avait voulu devenir plus fort. Pour qu'aucun shinigami ne se fasse encore tuer par les Quincy. Mais peu à peu, sa haine pour ces archers avait reprit le dessus, et il avait progressé dans le but de les éradiquer. Les Shinigami et les Quincy semblaient être destinés à s'affronter éternellement. La seule exception connue était les parents du célèbre Kurosaki Ichigo. Mais cela datait d'une autre époque... La vengeance... Jack ne savait pas vraiment quoi en penser.

Il écouta Kurano lui parler, et observa les vêtements qu'il lui tendait. Il baissa alors les yeux vers son torse nu. Ah oui, c'est vrai, il y avait ça aussi... foutu shunko... Le gamin semblait calmé, et son pacte avait l'air sincère. Jack sourit et prenant les habits que son compagnon lui tendait, dit:

-Et je me ferai un plaisir de tester le niveau de ces assassins que tu détestes tant. En tout cas, il vaut mieux éviter ce genre de friction à l'avenir... ça laisse des traces.

Il observa les décombres de la bâtisse qu'il avait détruit quelques instants auparavant. Il y était peut être allé un peu fort sur ce coup. La maison s'était effondrée et un gros nuage de poussière s'élevait dans les airs. Où comment attirer l'attention de toute la ville sur eux. Il entendit les gloussements sarcastiques de Yami, mais ne s'en offusqua pas. Un sourire au coin, il se dépêcha de se changer. Dans le doute, Kurano lui avait créé les mêmes fringues. Peu importe, comme il l'avait mentionné, il faudrait qu'il en trouve de vrais assez rapidement. Mais certainement pas ici. Il se voyait mal entrer dans une boutique pour faire du shopping après le bordel qu'ils avaient déclenché.

-Bon on devrait s'éclipser avant que d'autres soldats n'arrivent, nan? Tu n'as pas l'air d'être originaire de la ville, tu connais peut être un endroit plus tranquille où on pourrait se poser le temps que ces braves gens oublient notre passage?